Copé multiplie déclarations et propositions choc comme s'il était déjà à l'UMP
Examen d'entrée en sixième, extension de la loi sur le service minimum, charge contre un Parti socialiste (PS) "archaïque et gauchiste" : Jean-François Copé multiplie ces dernières semaines les déclarations choc, comme s'il se projetait déjà à la tête de l'UMP.
Alors que tous les yeux sont rivés sur l'Elysée dans l'attente interminable du remaniement gouvernemental, le patron des députés UMP, lui, n'a qu'un objectif en tête : voir son "offre de service" acceptée par Nicolas Sarkozy et succéder à Xavier Bertrand comme secrétaire général de l'UMP. Selon des sources gouvernementales et à l'UMP, son offensive, lancée en septembre, a de grandes chances d'aboutir.
Certes, il prend soin de répéter au fil des interviews qu'il est "hors de question" pour lui d'évoquer "quelque chose qui n'existe pas" et qu'il n'y a "rien de nouveau" en termes de signaux adressés par l'Elysée.
Mais Jean-François Copé est bel et bien en campagne pour démontrer que, si le chef de l'Etat accède à son souhait, il mettra le parti en "ordre de bataille" et mènera la vie dure aux socialistes pour aider Nicolas Sarkozy à être réélu en 2012.
Mardi, le député-maire de Meaux s'est livré à une attaque en règle contre le PS, qui présentait le jour même ses propositions sur "l'égalité réelle", et l'a accusé d'être "un parti gauchiste et archaïque".
Quand la presse relève qu'il "parle un peu comme un secrétaire général du parti en tapant sur le PS", il semble se situer dans l'après en lâchant, à l'imparfait : "Parce que vous pensez qu'ici (à l'Assemblée nationale), moi je ne m'occupais pas du PS."
Poursuivant sa mise en pièces du programme socialiste, Jean-François Copé a fustigé une "succession désordonnée de voeux pieux, de promesses intenables et de nouvelles allocations sans financement" ainsi qu'une "avalanche de nouveaux impôts".
Et de promettre de "mener un décorticage déterminé et méthodique des propositions absurdes du PS". Des propos qui, loin de viser les socialistes, s'adressent plutôt au président de la République et aux militants UMP, très demandeurs de postures clivantes chez leurs dirigeants.
Il reproduit ainsi d'une certaine façon la stratégie de Nicolas Sarkozy qui, entre 2002 et 2007, n'avait de cesse de prendre de vitesse la chiraquie dans ses initiatives. Peu importe d'ailleurs si, in fine, certaines de ses propositions n'étaient pas retenues.
Cela vient d'ailleurs d'être le cas pour Jean-François Copé, qui s'est vu opposer une fin de non-recevoir par le chef de l'Etat lui-même sur l'instauration d'un examen de passage pour entrer en sixième, une idée lancée une semaine avant la convention organisée par Xavier Bertrand sur l'éducation.
"Qu'importe le résultat... Jean-François a été au coeur du buzz pendant une semaine avec sa proposition", analyse un député UMP proche de Jean-François Copé.
M. Copé, d'ordinaire chiche en la matière, se permet même désormais d'adresser des compliments à son rival, saluant la loi sur le service minimum, "portée par Xavier Bertrand" et "remarquable succès du gouvernement". Il propose d'ailleurs d'aller plus loin en étudiant "la faisabilité" d'une extension de cette loi aux raffineries et aux ports.
Et promis, juré, confie-t-il, il a "fait la paix" avec le secrétaire général de l'UMP, l'enjeu de 2012 "commandant un esprit de paix des braves".
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