Retraites: le PS met la dernière main à ses propositions
Le PS met la dernière main à ses propositions de réforme des retraites, qu'il entend publier après celles du gouvernement lundi, avec comme principales pistes le maintien de l'âge légal à 60 ans, la taxation du capital et peut-être un allongement limité de la durée des cotisations.
Le Parti socialiste présentera la semaine prochaine "des propositions claires" pour "un changement complet" du système des retraites, "qui ne se contenteront pas du court terme", a annoncé mercredi sa patronne Martine Aubry.
Réforme "structurelle", promet la maire de Lille qui, contre vents et marées, a décidé de présenter ses contre-propositions après le document d'orientation" présenté par le ministre du Travail Eric Woerth lundi.
Maintenir l'âge légal de départ à 60 ans - le repousser serait "la mesure la plus injuste" - faire "entrer de nouvelles ressources" et "regarder ce que l'on peut faire sur les paramètres de durée" de cotisation, sont les lignes directrices tracées par Mme Aubry.
Le tabou de l'allongement de la durée de cotisation pourrait donc tomber. Mais à condition qu'il reste dans une limite "raisonnable, pragmatique et de bon sens", souligne Pascal Terrasse, député de l'Ardèche, qui planche sur la réforme du PS.
Pour cet expert, "on peut imaginer 41,5 annuités à l'horizon 2025", soit deux trimestres de plus que les 41 ans déjà actés pour 2012. "Aller au-delà ne paraît pas acceptable".
Mais "rien n'est ni calé, ni tranché" par le PS, rappelle M. Terrasse qui, avec les secrétaires nationaux Marisol Touraine (sécurité sociale) et Alain Vaidalies (emploi), travaille sur le document.
La deuxième piste de réforme - qui pourrait plus facilement faire consensus au PS - est d'instituer "une taxe spéciale sur le revenu du capital". Devraient y participer "les stock-options, les parachutes dorés, les revenus financiers, notamment ceux des banques", souligne M. Terrasse. Par ce biais, il faut trouver "15 milliards d'euros".
Enfin, et c'est une idée de M. Terrasse - "en débat et pas du tout calée par le PS"- "créer un financement, du type contribution généralisée retraite", à l'image de la CSG et "reposant sur la même assiette". Cette taxe "progressive et évolutive permettrait de revaloriser des pensions" et d'"assurer l'équilibre financier des régimes à l'horizon 2020, 2030", souligne le député.
"Nous voulons une allocation de ressources pérenne, qui garantisse définitivement un montant de retraite digne de ce nom", souligne M. Terrasse.
De son côté, l'ex-premier secrétaire François Hollande souligne que les simulations du Conseil d'orientation des retraites (COR) - portant sur âge légal et durée de cotisation - montrent qu'"il faut utiliser l'ensemble des paramètres": "faire travailler les seniors", "trouver de nouvelles recettes sur le travail, comme sur le capital", alimenter le "fonds de réserve des retraites", la "durée de cotisation" ne pouvant être qu'"une quatrième piste", selon lui.
Le PS entend défendre bec et ongles les quelque 30 milliards d'euros du fonds de réserve des retraites, créé par Lionel Jospin. Il accuse la droite de ne pas l'avoir abondé.
Le gouvernement veut "faire main basse sur les 30 milliards du fonds de réserve" et "taper dans cette cagnotte - qui est en réalité la retraite des jeunes - pour financer des déficits aujourd'hui", soupçonne M. Terrasse.
Mme Aubry a prévenu le gouvernement: "Si par démagogie, par manque de courage, vous touchez à ce fonds de réserve, vous nous aurez en face de vous".
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