Emploi : le Medef pas demandeur de financements publics pour le tutorat
Le Medef n'est pas demandeur d'un financement public spécifique pour développer le tutorat dans les entreprises, l'une des mesures visant à aménager la fin de carrière des salariés les plus âgés en les chargeant de transmettre leurs compétences.
"Ce n'est pas le moment d'imaginer des dépenses publiques nouvelles", a exposé mardi la présidente du Medef, Laurence Parisot, par ailleurs attachée au maintien en l'état du calcul des allègements de cotisations patronales.
Le gouvernement envisage de le rendre moins avantageux pour les employeurs et de récupérer ainsi environ 2 milliards d'euros pour financer les retraites.
"Il faut garder tout ce qui a été mis en place aujourd'hui mais n'allons pas inventer des financements spécifiques pour telle ou telle chose. Le tutorat marchera s'il est bien pensé", a dit Mme Parisot lors de son point presse mensuel.
Le tutorat n'est pas une idée neuve. Il existe déjà dans des entreprises de la construction (Vinci, NGE), de l'industrie (Alcatel, Alstom, Peugeot), la banque (le Crédit agricole depuis 2004) et même dans l'agriculture.
En juillet 2009, le gouvernement disait vouloir "avancer vite" sur le sujet.
Mardi, Mme Parisot a développé un nouveau concept, baptisé "tutorat réciproque seniors/juniors et juniors/seniors".
Cela permettrait aux salariés qui atteignent un certain âge de transmettre leurs compétences mais aussi aux plus jeunes d'"apprendre aux plus anciens tout ce qui peut relever de leur génération au plan technologique et des valeurs".
"Le tutorat dans notre esprit n'a pas pour objectif de mettre de côté ni les plus seniors, ni les plus juniors. Ils sont donc totalement intégrés et salariés de l'entreprise, mais avec une mission spécifique", a-t-elle dit.
La CGPME, qui tient son salon annuel à Paris, souhaite aussi maintenir les seniors dans l'emploi par le biais du tutorat et propose de rendre déductible des cotisations formations le temps consacré au tutorat.
En février 2008, le patronat avait déjà évoqué le tutorat comme une issue possible pour les salariés âgés souffrant d'une forte pénibilité dans leur métier, dans le cadre de sa négociation avec les syndicats sur la pénibilité.
Il était alors question d'"un passage à mi-temps ou de l'exercice d'une mission de tutorat au sein de son entreprise", complété par "une allocation spécifique à la charge de la solidarité nationale", c'est-à-dire de l'Etat.
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