Le second tour en 10 questions (AVANT-PAPIER, DOSSIER) Par Tristan MALLE =(PHOTO+VIDEO)=
PARIS, 1 mai 2007 (AFP) - L'issue du second tour de l'élection présidentielle dimanche dépendra de la capacité de Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal à s'assurer de bons reports de voix, notamment des électeurs centristes, mais de nombreuses questions restent en suspens à 5 jours du scrutin.
- La participation peut-elle augmenter ?
Avec 83,77% de participation au premier tour, cette présidentielle est une des plus mobilisatrices sous la Ve République. Seules celles de 1965 et de 1974 avaient fait mieux.
Hormis en 1965 et en 1969, la participation a toujours augmenté au second tour. En sera-t-il de même dimanche?
Certains analystes pensent qu'on a atteint un seuil presque incompressible. En outre, des électeurs ayant choisi d'autres candidats que les deux finalistes au premier tour pourraient s'abstenir le 6 mai. Mais pour d'autres, une nouvelle poussée de la mobilisation électorale ne peut être exclue.
- L'avance de Sarkozy au premier tour lui garantit-elle la victoire?
Avec 31,18% des voix au premier tour, Nicolas Sarkozy a obtenu le meilleur score d'un candidat de droite depuis Valéry Giscard d'Estaing en 1974. Ce score ne lui a pas pour autant permis de "créer une dynamique qui aurait donné à croire à l'opinion que l'élection est totalement jouée", selon Jean-François Doridot (Ipsos).
- La faiblesse de la gauche au premier tour la condamne-t-elle à la défaite?
Avec 36,44% des voix au premier tour, la gauche a obtenu, malgré le bon score de Ségolène Royal, un des ses résultats les plus faibles sous la Ve République. Compte tenu de la difficulté à mobiliser de nouveaux électeurs, tout dépend pour Mme Royal à capter suffisamment d'électeurs centristes sans provoquer l'abstention de ceux de la gauche de la gauche.
- Comment se répartit l'électorat Bayrou?
A cinq jours du scrutin, environ 40% des 6,8 millions d'électeurs de Bayrou indiquaient une intention de vote en faveur de Mme Royal, 30% en faveur de M. Sarkozy et 30% ne se prononçant pas ou choisissant l'abstention.
Mais cet électorat est très composite. La strate la plus ancienne, démocrate chrétienne, une strate plus à droite qui devrait se reporter sur Sarkozy, une strate de déçus de la gauche qui devrait y retourner, plus une partie de nouveaux électeurs sans pesanteur traditionnelle, parmi lesquels on retrouve le plus d'indécis.
Selon Ipsos, 40% des électeurs Bayrou affirmaient pouvoir encore changer d'avis à une semaine du 6 mai.
- L'électorat Bayrou peut-il faire à lui seul la différence?
Théoriquement en situation de "faire l'élection", les électeurs Bayrou ne seront pas forcément déterminants, en raison précisément de cette grande fluidité. Selon Jean-François Doridot, il faudrait ainsi, pour que Mme Royal l'emporte, que 50% d'entre eux votent pour elle, que 25% choisissent l'abstention et qu'en outre, elle bénéficie de bons reports de gauche.
Mais le discours très marqué à droite de M. Sarkozy pourrait empêcher une bonne partie d'entre eux de se reporter sur lui.
- Les incertitudes concernant l'électorat Le Pen
En droitisant sa campagne, M. Sarkozy a réussi à attirer dès le premier tour plus d'un quart des électeurs FN de 2002. Reste à savoir si les électeurs frontistes se mobiliseront le 6 mai. Or leur participation est généralement moins forte quand le FN n'est pas représenté dans le scrutin (30 à 50% s'abstiennent au second tour des législatives par exemple).
Sur les 70% d'électeurs Le Pen se disant certains d'aller voter, entre 60 et 70% choisiraient le vote Sarkozy, le reste se partageant entre le vote Royal et l'abstention.
- Les électeurs de la gauche de la gauche se rallieront-ils à Royal?
A l'exception de Gérard Schivardi, tous les candidats de gauche au premier tour ont appelé à voter Royal. Malgré le rapprochement esquissé entre la candidate socialiste et M. Bayrou et les appels aux électeurs centristes, les taux de report, mesurés par les sondeurs, sont plutôt bons: 75 à 80%, même si leur ciment tient souvent plus au rejet de Nicolas Sarkozy.
- L'impact du débat télévisé
Le débat télévisé du 2 mai peut-il avoir un poids déterminant sur le vote des Français? Selon les études réalisées lors des précédents débats de 1974, 1981, 1988 et 1995, ceux-ci n'ont pas eu d'influence réelle. Les débats, très suivis, mobilisent surtout les partisans des deux camps mais pèsent peu sur les indécis.
- L'influence des sondages
Comme au premier tour, M. Sarkozy reste le favori des sondages, qui le donnent tous gagnant depuis le 22 avril. Une situation qui, paradoxalement, pourrait le desservir en provoquant une démobilisation de son camp, se croyant assuré de la victoire.
- Vote d'adhésion ou vote de rejet?
46% des électeurs affirment qu'ils voteront au second tour par rejet de l'autre candidat, contre 51% par adhésion au candidat qui recevra leur suffrage, selon TNS-Sofres. Cette part de rejet atteint 56% chez les électeurs ayant l'intention de voter Royal, et 40% chez ceux qui choisissent Sarkozy.
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