Nucléaire: une bataille de chiffres risquée entre Royal et Sarkozy (PAPIER D'ANGLE) Par André LEHMANN =(INFOGRAPHIE)=
PARIS, 3 mai 2007 (AFP) - Le dossier sensible du nucléaire, qui a provoqué un des échanges les plus animés du débat présidentiel mercredi, a donné lieu à une bataille de chiffres sur sa part dans l'énergie en France, au risque d'approximations dans les propos des deux candidats.Ségolène Royal a interrogé Nicolas Sarkozy sur la part du nucléaire dans la consommation d'électricité en France. "La moitié de notre électricité est d'origine nucléaire", a répondu le candidat UMP. "Non, 17% seulement", a répliqué la candidate socialiste.
Ce chiffre correspond en fait à la part du nucléaire dans la consommation finale d'énergie --qui comprend également le gaz et les hydrocarbures--, et non pas seulement d'électricité, rappelle Jean-Marc Jancovici, expert indépendant.
Quant au chiffre avancé par M. Sarkozy, il peut faire référence aux données sur l'indépendance énergétique de la France. La part de sa consommation d'énergie primaire qui ne dépend pas des importations, notammant de pétrole et de gaz, est montée à 50% contre 26% en 1973, avant le choc pétrolier.
Par ailleurs, la France, qui dispose de 58 réacteurs répartis sur 19 sites, a produit l'an dernier 78,1% de son électricité à partir du nucléaire (428,7 térawatt-heure), selon les données de RTE, le Réseau de transport d'électricité.
L'énergie hydraulique a contribué à hauteur de 11,1% (60,9 TWh), le thermique classique 9,8% (54,0 TWh) et les sources d'énergie renouvelables seulement 1% (5,5 TWh).
Au niveau mondial, la production d'électricité d'origine nucléaire a atteint 15% du total en 2005, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Avec 16,4% de la production mondiale d'électricité nucléaire, la France se classe deuxième derrière les Etats-Unis (29,6%). Mais elle est largement en tête pour la part du nucléaire dans la production nationale d'électricité (78,1%) loin devant la Suède (50%) et l'Ukraine (48%).
Pendant le débat, les deux candidats se sont également accrochés sur le réacteur européen à eau sous pression (EPR), dont le premier exemplaire est actuellement construit en Finlande. Le décret autorisant sa construction en France, à Flamanville (Manche), a été publié le 11 avril et les travaux doivent démarrer en décembre.
M. Sarkozy a affirmé qu'il s'agissait d'un réacteur de "la 4e génération". "Non, c'est la 3e génération", l'a de nouveau corrigé Mme Royal.
L'EPR est bien de 3e génération, c'est à dire une version améliorée des centrales à eau pressurisées dites "de deuxième génération" implantées en France entre 1977 et 1990.
Ce type de réacteur est conçu pour fonctionner pendant 60 ans, contre une quarantaine d'année pour les centrales actuelles. Il est aussi plus puissant avec 1.600 mégawatts/heure, contre 1.400 MW/h pour les plus grosses centrales en service.
Pour la 4e génération, la France ne devrait pas disposer d'un prototype avant 2020 pour une entrée en fonction à partir de 2040.
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