Récidivistes : experts et syndicats dubitatifs sur les chiffres du débat
PARIS, 3 mai 2007 (AFP) - Les statistiques de Nicolas Sarkozy sur les récidivistes et les propos de Ségolène Royal sur les centres pour mineurs délinquants, avancés lors de leur débat, laissaient dubitatifs jeudi experts et syndicats de magistrats."50% des crimes et des délits sont le fait de 5% de délinquants multirécidivistes" a affirmé Nicolas Sarkozy pour justifier sa proposition de "peines planchers".
Les chiffres du candidat UMP ont laissé "dubitatif" Bruno Thouzellier, président du principal syndicat de magistrat, l'USM. "Je ne sais pas sur quelle statistique il peut s'appuyer pour dire cela", s'interrogeait Jean-François Zmirou, membre du Syndicat de la Magistrature (gauche).
Selon M. Thouzellier, "le taux de récidive est de 15% pour les délits et de 2,5% pour les crimes".
De fait, le taux de récidive des personnes condamnées pour crime a atteint 2,8% en 2004, en hausse par rapport à 2003 (2,4%) et en baisse en comparaison avec 2002 (3,2%), selon des statistiques de juillet 2006 du ministère de la Justice.
Une autre étude, parue en 2004 dans les Cahiers de démographie pénitentiaire publiés par la Chancellerie, s'est penchée pour la première fois sur la récidive au sens le plus large, c'est-à-dire la commission d'une quelconque infraction dans les cinq ans suivant la sortie de prison.
Selon cette étude intitulée "la récidive des sortants de prison" en 1996/1997, "un sur deux (52%) commet une nouvelle infraction suivie d'un jugement inscrit dans un délai de cinq ans au casier judiciaire. Et dans 80% des cas, il s'agit d'une peine privative de liberté". Le taux de récidive pour "atteintes aux biens" (vol, recel) est "nettement supérieur" à celui pour "atteintes aux personnes".
Cette étude, qui a porté sur plus de 2.400 cas, montre aussi que 48% des détenus libérés n'ont pas commis de nouvelle infraction dans les cinq ans.
De son côté, Ségolène Royal a affirmé que les centres fermés pour mineurs "n'ont pas été construits". Or, 17 centres éducatifs fermés (CEF) ont ouvert leurs portes de 2002 à 2006 et ils devraient être 37 à fonctionner d'ici la fin de l'année, selon la Chancellerie.
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