L'Europe, première urgence diplomatique pour Nicolas Sarkozy (ENCADRE) Par Pierre GLACHANT
PARIS, 6 mai 2007 (AFP) - Même s'il est considéré comme plus atlantiste que son prédécesseur Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy ne devrait pas bouleverser la politique étrangère de la France et donnera au dossier européen la priorité de son agenda diplomatique.Avant son élection dimanche, M. Sarkozy avait indiqué qu'il comptait se rendre "dès sa première semaine en fonctions", c'est-à-dire à partir du 16 mai, à Berlin - qui assure la présidence tournante de l'Union européenne - et à Bruxelles. Le but: "proposer à nos partenaires européens un traité simplifié, limité aux questions institutionnelles, permettant de sortir rapidement de la crise européenne".
Ce "traité simplifié" serait ensuite entériné par le Parlement, M. Sarkozy ayant exclu d'organiser un nouveau référendum après le "non" retentissant des Français en 2005 au projet de Constitution européenne.
Nicolas Sarkozy souhaite que l'Europe ait une présidence stable et un ministre des Affaires étrangères. Il veut aussi "revenir sur la règle de l'unanimité, qui empêche par exemple une politique de l'immigration commune".
Ses partenaires européens seront également rapidement confrontés à sa ferme opposition à une entrée de la Turquie dans l'UE.
L'engagement européen de M. Sarkozy s'étend à la construction de l'Europe de la défense, qu'il dit vouloir accélérer.
Dans le domaine de la défense, il entend maintenir l'effort budgétaire français autour de 2% du produit intérieur brut (PIB) et procéder à un "audit systématique des principaux programmes d'armement en cours ou en projet".
Pour montrer l'importance qu'il attache à une "politique de l'immigration choisie" en France, Nicolas Sarkozy a indiqué par ailleurs qu'il comptait se rendre "très vite" en Afrique.
Sur ce continent, il a fait de la crise du Darfour - qu'il a qualifiée de "véritable scandale" - une de ses priorités.
Surnommé "Sarkozy l'Américain" par certains de ses adversaires, les relations du nouveau président français avec Washington seront scrutées de très près.
Il avait suscité de nombreuses critiques lors d'une visite en septembre à Washington, où il avait rencontré le président George W. Bush et assuré que la France n'était pas "exempte de reproches" dans ses relations outre-atlantiques. Il avait alors souhaité un dialogue "sans arrogance" avec les Etats-Unis.
Attaqué de toutes parts pour ces déclarations, y compris dans son camp, Nicolas Sarkozy a ensuite rectifié le tir, en qualifiant d'"erreur historique" la guerre en Irak. Et il a souligné que sa position sur la Turquie était la preuve de son indépendance à l'égard des Etats-Unis, fervents soutiens d'Ankara.
Sur les grands dossiers internationaux du moment, Nicolas Sarkozy s'inscrit dans la continuité.
Il veut "la sécurité" pour Israël, un pays dont il est considéré comme proche, un Etat pour les Palestiniens et prône des "relations confiantes" avec les gouvernements arabes.
Concernant l'Iran, M. Sarkozy s'oppose fermement à ce que Téhéran se dote de moyens nucléaires militaires. Il estime que la "seule démarche crédible" face à Téhéran est de mener une "politique de sanctions, doublée d'une politique d'union de la communauté internationale".
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