La grande inconnue du prochain remaniement: qui à Matignon?
Deux principes semblent acquis pour le prochain remaniement: il se fera en novembre et débouchera sur une équipe resserrée. Mais la grande inconnue reste le sort de François Fillon alors que Jean-Louis Borloo et Michèle Alliot-Marie ont clairement avancé leurs pions pour le poste.
Nicolas Sarkozy avait annoncé dès juin un remaniement "pour marquer une nouvelle étape de la vie politique après la réforme des retraites" qui devrait être votée au Parlement fin octobre. Le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant a confirmé ce calendrier, évoquant "novembre".
En ces temps de rigueur, le chef de l'Etat avait également donné "raison" à ceux qui, comme Jean-François Copé et ses aînés de l'UMP, Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin, préconisent une équipe gouvernementale "resserrée".
Autre quasi-certitude à l'heure où Nicolas Sarkozy muscle sa politique sécuritaire: la fin de l'ouverture à gauche, qui suscite des frustrations à droite depuis 2007, avec le départ probable de son représentant le plus emblématique, Bernard Kouchner (Affaires étrangères).
Quant à un changement de Premier ministre, "rien n'est décidé", selon M. Guéant. "Il serait difficile pour le président de ne pas changer de Premier ministre après avoir annoncé très tôt le remaniement et suscité une attente dans l'opinion", note une source gouvernementale.
Mais le statu quo n'est pas impossible, d'autant que François Fillon peut se prévaloir d'une forte popularité dans sa majorité et dans l'opinion.
Reste que les deux ministres d'Etat Michèle Alliot-Marie et Jean-Louis Borloo, font figure de successeurs potentiels.
La première s'est récemment affichée dans Paris Match, pour booster sa notoriété. Et cette semaine, elle confie à Valeurs actuelles que Matignon ne se refuse pas. Elle y dresse le portrait du parfait Premier ministre: "disponibilité et humilité". Pour certains sa nomination marquerait un retour à l'ère Chirac.
Le second a joué la carte politique en réunissant autour de lui, le week end dernier, tous les partis du Centre alliés de l'UMP, un capital politique de poids à l'approche de la présidentielle.
"Il ne s'agit pas de roquer le pion Fillon pour un autre. A 18 mois de la présidentielle, le changement de Premier ministre n'a de sens que s'il apporte un plus électoralement", fait observer un haut responsable de la majorité.
Même s'il se plaît à répéter en public qu'il ne brigue aucun poste, le ministre de l'Ecologie confiait récemment aimer "les missions difficiles", en fixant, des "axes stratégiques pour la France", tel un futur Premier ministre de campagne.
L'invitation de M. Borloo dans la résidence d'été privée de Nicolas Sarkozy au Cap Nègre a nourri l'hypothèse d'une nomination prochaine, au moment où M. Fillon devait se contenter du Fort de Brégançon, au côté d'autres ministres.
Mauvais point en revanche pour Jean-Louis Borloo aux yeux de plusieurs UMP: ses politiques dispendieuses.
L'outsider Jean-François Copé est présenté par certains à l'UMP comme le meilleur candidat. Mais d'autres repoussent cette hypothèse, ne croyant guère envisageable une "cohabitation Sarkozy-Copé" dans la dernière ligne droite avant une échéance majeure.
Le chef de l'Etat, qui se plaît à mettre les ministres en concurrence, selon plusieurs UMP, pourrait nommer Luc Chatel, parfois cité lui aussi. Nicolas Sarkozy a d'ailleurs rendu un hommage appuyé à son ministre de l'Education, devant les députés UMP mercredi. Manière de brouiller un peu plus les pistes pour pouvoir ensuite surprendre.
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