Après les retraites Sarkozy dans une nouvelle phase, 2012 en ligne de mire
Après le vote de la réforme des retraites, une nouvelle phase s'ouvrira pour Nicolas Sarkozy, qui devrait occuper les 18 mois le séparant de la présidentielle en continuant à réformer "jusqu'au dernier jour" pour tenter de se réconcilier avec les Français.
Pour le président, dont la candidature à un second mandat ne fait aucun doute pour son camp même si lui n'en dit rien, la période s'annonce à la fois incertaine et cruciale.
Incertaine en raison des interrogations qui pèsent sur le climat social et la possibilité de poursuite de grèves que les syndicats semblent avoir plus de mal à gérer.
Cruciale, car Nicolas Sarkozy souhaite, comme il l'a annoncé depuis des mois, choisir une nouveau gouvernement, probablement un nouveau Premier ministre, et fixer avec eux une feuille de route susceptible de fédérer le plus grand nombre d'électeurs, avant l'échéance de 2012.
Mais il lui faut aussi trouver le bon "timing", car remanier en pleine grogne sociale le priverait de son effet d'annonce.
Après son vote, vendredi, au Sénat, la réforme des retraites doit être entérinée au plus tard mercredi par le Parlement. Pour le ministre du travail Eric Woerth, à partir du moment où le texte est adopté, les manifestations doivent cesser.
Selon un sondage Opinionway paru samedi dans Le Figaro, 56% des Français abondent dans son sens, considèrant que les syndicats devront respecter le vote des parlementaires et arrêter le mouvement.
Mais cette volonté de respect des règles démocratiques ne voile pas une donnée qui n'a pas varié depuis des semaines: les sondages publiés jusqu'à vendredi ont montré qu'une grosse majorité de Français, jusqu'aux deux-tiers, soutenaient la mobilisation contre une réforme jugée par eux "injuste".
"Les Français ont le sentiment que le président et le gouvernement ont été autistes en refusant de prendre en compte l'avis qu'ils exprimaient dans la rue", affirme à l'AFP le politologue Jean-Daniel Lévy (CSA).
L'épreuve, qu'elle se poursuive ou non, pourrait laisser des traces dans un électorat déjà éprouvé par une crise économique dont le pays se relève difficilement et bousculé par le style iconoclaste d'un président qui avait promis - c'était avant la crise - d'être "le président du pouvoir d'achat".
"Justice sociale" et "gouvernement à l'écoute" doivent désormais être les marques de M. Sarkozy, assure M. Lévy. Pour lui "c'est la dimension sociale" qu'il imprimera à son action qui pourrait lui permettre de "refédérer les Français".
Jean-Pierre Raffarin (UMP) a lui aussi estimé vendredi que Nicolas Sarkozy devrait, lors du prochain remaniement, lancer "un acte II" de son quinquennat avec "un plan de relance sociale" et "essayer de rebâtir avec les syndicats une perspective".
Selon lui, Jean-Louis Borloo, un des favoris pour Matignon, est "capable" d'impulser ce nouveau cap social.
Avec un bouclier fiscal mal compris et son lot de gros chèques rendus chaque année aux plus nantis, une affaire Bettencourt à rebondissements impliquant le ministre chargée de la réforme des retraites, Nicolas Sarkozy est perçu dans une grande partie de l'opinion publique comme le président des privilégiés. Et son impopularité persiste de sondage en sondage.
"Le lien entre Nicolas Sarkozy et les Français s'est profondément délité. En 2007, il incarnait le changement, la rupture. Aujourd'hui, il lui faut remettre les compteurs à zéro", estime Stéphane Rozès (Conseils, analyses, perspectives).
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