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Le gouvernement repousse l'âge de la retraite à 62 ans

Après des mois de suspense, le gouvernement s'est prononcé mercredi pour un recul de l'âge légal de retraite de 60 à 62 ans, revenant sur une conquête sociale de l'époque Mitterrand, afin de ramener à l'équilibre vers 2018 un système déficitaire.

Le sort de la retraite à 6O ans était scellé depuis longtemps, l'exécutif ayant tout juste laissé filtrer des hésitations entre un curseur porté à 62 ou 63 ans, ce que des sources syndicales ont interprété comme une mise en scène, au terme d'une concertation au pas de charge.

Le recul sera progressif, à raison de quatre mois par an: les assurés nés après le 1er juillet 1951 - les premiers touchés - devront ainsi attendre d'avoir 60 ans et quatre mois pour liquider leur pension.

L'âge du taux plein, qui permet à un assuré de partir à la retraite sans décote même s'il ne dispose pas de la durée de cotisation nécessaire, sera lui aussi décalé de deux ans, à 67 ans.

Tous les âges de référence seront aussi repoussés de deux ans dans la fonction publique et les régimes spéciaux, à compter de 2017 pour ces derniers.

Quant à la durée de cotisation pour une retraite pleine - paramètre que le PS accepte de voir évoluer, contrairement à l'âge légal - elle passera, selon le projet, à 41 ans et trois mois à partir de 2013 et pourrait continuer à évoluer jusqu'à 41,5 ans en 2020, comme l'envisageait la réforme Fillon de 2003.

Pour le ministre du Travail Eric Woerth, "relever l'âge légal à 62 ans en 2018 est une position à la fois raisonnable et efficace", a-t-il fait valoir.

Financièrement, c'est en tous cas la pierre angulaire du projet, avec des économies espérées de 19 milliards d'euros en 2018, année du retour prévu à l'équilibre, alors que le Conseil d'orientation des retraites a évalué entre 40 et 49 mds les besoins de financement à l'horizon 202O.

La France n'est pas "un gigantesque réservoir d'impôts nouveaux", a lancé M. Woerth, répliquant par avance aux critiques syndicales et de l'opposition, qui demandaient de rechercher des recettes nouvelles, du côté du capital notamment, et de ne pas solliciter uniquement les salariés.

L'exécutif a tout de même prévu de nouvelles ressources, comme un prélèvement de 1% sur la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu, écornant pour la cause le bouclier fiscal.

Des taxes sur le capital seront aussi relevées (sur les plus-values mobilières et immobilières, les dividendes et intérêts, et les stocks-options).

Un coup de rabot sera aussi porté aux allégements de charge des employeurs et les retraites chapeaux seront davantage taxées.

Au total, ces mesures doivent apporter 3,7 mds d'euros dès 2011, et 4,4 mds en 2018.

Le gouvernement compte aussi à terme sur un transfert des cotisations chômage vers les retraites.

En attendant le "déficit 0" promis pour 2018, les trous accumulés seront financés par le Fonds de réserve des retraites (FRR), qui ne devait à l'origine servir qu'après 2020.

La convergence public-privé, l'un des enjeux de la réforme, se traduira essentiellement par un alignement sur 10 ans du taux des cotisations retraite des fonctionnaires sur celui du privé (soit une hausse de 3 points environ).

Parmi les contreparties prévues au recul de l'âge légal, le gouvernement prévoit que les salariés ayant une incapacité physique "avérée" au moment de la retraite d'au moins 20% garderont le droit à la retraite à 60 ans. "Aucun pays au monde ne l'a fait", a affirmé M. Woerth.

Le projet dévoilé mercredi n'est pas une version définitive: Nicolas Sarkozy a demandé à M. Woerth de "recueillir" les remarques et suggestions des partenaires sociaux d'ici à vendredi.

Pour les syndicats, rien n'est joué: ils misent sur leurs prochaines mobilisations, d'abord celle du 24 juin, pour dénoncer le caractère jugé injuste du recul de l'âge légal.

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, a d'ores et déjà demandé "le retrait" d'une réforme "injuste socialement".

L'ex-premier secrétaire du PS François Hollande a, quant à lui, qualifié la réforme annoncée de "la plus injuste qui a été arbitrée par le président de la République".

A l'inverse, Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, a salué "une grande réforme" qui répond à la fois "aux besoins de notre système de retraites" et "aux attentes des Français".


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