Réforme des retraites: les salariés appelés à redescendre dans la rue jeudi
Forts de l'importante mobilisation enregistrée le 7 septembre, les syndicats comptent sur la pression de la rue, avec une nouvelle journée de grèves et de manifestations jeudi, pour infléchir le projet de réforme des retraites, après son adoption par l'Assemblée nationale.
"Rien n'est joué", a estimé l'intersyndicale (CGT-CFDT-CFTC-CFE/CGC-FSU-Unsa) au lendemain du vote par une majorité de députés du texte consacrant le passage progressif de l'âge légal de départ en retraite de 60 à 62 ans et de l'âge de départ à taux plein (indépendamment du nombre de trimestres cotisés) de 65 à 67 ans.
Force ouvrière appelle aussi à l'action le 23, mais n'a pas co-signé le texte de l'intersyndicale.
Le projet doit maintenant être examiné par les sénateurs, par la commission des Affaires sociales à partir du lundi 27 septembre, et en séance publique à partir du 5 octobre. Deux semaines de débat sont prévues.
"Les salariés doivent maintenir la pression et se mobiliser fortement le 23 septembre", estime l'intersyndicale, qui se réunira dès le lendemain pour décider des suites à donner au mouvement.
Après les manifestations du 7 septembre, Nicolas Sarkozy s'était dit "attentif" aux préoccupations des Français et avait annoncé quelques concessions sur la pénibilité, les carrières longues et le maintien de droits pour les fonctionnaires mères de trois enfants.
Peu après le vote des députés, le chef de l'Etat a laissé entrevoir de nouvelles ouvertures, notamment sur les retraites des femmes, tout en affichant sa fermeté sur le recul des bornes d'âge et son attachement à l'équilibre financier de la réforme.
Son entourage à l'Elysée l'a répété vendredi: "Le gouvernement s'opposera à tout amendement qui remet en cause le coeur de la réforme, aussi bien les mesures d'âge que son équilibre financier".
Alors que l'exécutif suit à la lettre son calendrier, les syndicats espèrent qu'une mobilisation allant crescendo fera évoluer le rapport de force.
Pour cette nouvelle journée interprofessionnelle - après celles des 1er mai, 27 mai et 24 juin - leur objectif est de dépasser le nombre de manifestants le 7 septembre - 1,12 million selon la police ou 2,7 millions selon la CGT -, l'une des plus fortes mobilisations de ces quinze dernières années.
Pour Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, "la priorité, c'est d'élargir la mobilisation".
Les syndicats, et la gauche, estiment qu'une autre réforme des retraites est possible, en mettant davantage à contribution les entreprises et les revenus du capital.
Au soir du 23, le défi pour les organisations syndicales sera de continuer à s'accorder sur les modalités d'action, alors que des dissensions sont apparues plus nettement sur l'opportunité de lancer des grèves reconductibles.
Plusieurs fédérations de FO et de Solidaires, ainsi qu'à la CGT-chimie, remettent en cause l'efficacité de journées d'action isolées.
Dans la Fonction publique, Solidaires a déposé un préavis illimité car "appeler uniquement le 23 n'est pas la bonne stratégie", selon Jean-Michel Nathanson.
A la RATP, FO et Sud, "lassés des grèves carrées" (grève d'une journée), appellent seulement à manifester.
A la SNCF, c'est le contraire, FO et Sud Rail appellent à un mouvement reconductible, comme ils l'avaient fait début septembre, mais sans rencontrer de succès.
La CGT-cheminots, ainsi que l'Unsa et la CFDT, répètent qu'elles ne partiront pas seules dans un tel mouvement. "Nous sommes prêts à aller plus loin (qu'une grève de 24 heures), mais ce sera dans un cadre interprofessionnel", résume Arnaud Morvan (CFDT-cheminots).
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