Sarkozy veut rapidement former un gouvernement d'ouverture (LEAD GENERAL)
PARIS, 10 mai 2007 (AFP) - Nicolas Sarkozy a affirmé jeudi matin devant les parlementaires UMP sa volonté de former rapidement un gouvernement d'ouverture qui comprendrait des personnalités du centre et de gauche, car "la fidélité, c'est pour les sentiments, l'efficacité pour le gouvernement".Selon les élus qui assistaient à cette réunion à huis clos à l'Assemblée nationale, le futur président a affirmé ainsi que "la fidélité" ne serait "pas le seul critère" pour être nommé ministre.
M. Sarkozy a ainsi souligné qu'il ne ferait "pas comme en 1995" ce qui avait conduit selon lui "à l'échec" en 1997. Après la victoire de Jacques Chirac à la présidentielle en 1995, la fracture entre balladuriens et chiraquiens n'avait pas été réduite, le gouvernement ne comprenant alors que des proches de M. Chirac.
"Le gouvernement sera formé sur deux critères: l'ouverture et la compétence parce qu'il souhaite la meilleure équipe pour la France", a précisé le député Yves Jégo.
M. Sarkozy a évoqué une formation "très rapide" du gouvernement, parlant du 17 mai, a indiqué Marc Laffineur.
Il a rappelé que des secrétaires d'Etat seraient nommés après les législatives, d'après plusieurs participants.
"Je ne suis pas là pour durer, je suis là pour agir très vite", a-t-il martelé, ont rapporté tous les députés.
Il a insisté sur la nécessité de mettre en place "une dynamique de mobilisation autour du projet qu'il a proposé aux Français" pendant sa campagne présidentielle, a affirmé Bernard Accoyer, chef de file des députés.
Concernant l'UMP, dont il abandonne la présidence, M. Sarkozy "fera des annonces dès le 14", jour où se réunit le conseil national de l'UMP, a précisé M. Laffineur.
La polémique sur les vacances maltaises a été très rapidement évoquée. "Comme vous pouvez le voir, je rentre reposé avec un teint qui démontre que partager quelques heures avec ma famille et avec mes proches n'a pu que me redonner l'énergie nécessaire pour aborder cette nouvelle étape avec vous", a déclaré M. Sarkozy aux parlementaires, selon Christian Estrosi.
D'après M. Accoyer, "les parlementaires ont été profondément touchés qu'il (leur) réserve sa première rencontre", un "moment privilégié", selon Patrick Ollier, président de l'Assemblée.
C'est la première fois depuis son élection que Nicolas Sarkozy voit les parlementaires, qui lui ont tout de suite marqué une certaine déférence par rapport à son nouveau statut. "Je me suis surpris à le vouvoyer, mais je pense que c'est normal, il est passé du compagnon de route, d'ami à président de la République", a ainsi confié Jean Leonetti.
La réunion a débuté à 8h30, M. Sarkozy a parlé pendant 40 minutes devant les parlementaires venus en masse. François Fillon dont le nom est cité comme Premier ministre était également présent, ainsi que Claude Guéant et Jean-Pierre Raffarin.
Après sa prise de fonction, M. Sarkozy ne pourra plus pénétrer au Palais-Bourbon. En vertu de la séparation des pouvoirs, le président de la République ne peut entrer dans l'hémicycle et il est de tradition, depuis la IIIè République, qu'il ne vienne pas dans l'enceinte du Palais.
Un seul précédent: François Mitterrand, en 1982, pour le décès de Pierre Mendès-France.
M. Sarkozy a toutefois l'intention de modifier la Constitution afin de permettre au chef de l'Etat de pouvoir s'exprimer devant le Parlement.
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