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Le Pen renvoie dos à dos Sarkozy et Royal (PAPIER GENERAL) Par Laurent BARTHELEMY =(PHOTO+VIDEO)=

PARIS, 1 mai 2007 (AFP) - Dix jours après sa chute spectaculaire au premier tour de la présidentielle, Jean-Marie Le Pen a renvoyé dos à dos Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, appelant ses électeurs à "s'abstenir massivement" et invitant ses troupes à se mobiliser pour la "revanche" des législatives."J'invite les électeurs qui m'ont fait confiance à n'accorder leurs suffrages ni à Madame Royal, ni à Monsieur Sarkozy" a déclaré M. Le Pen sur la place de l'Opéra à Paris après le traditionnel défilé du 1er mai du FN.

Ces deux candidats "bonnet rose et rose bonnet" sont des "représentants officiels des partis et des politiques qui en 30 ans ont amené la France (...) au bord du gouffre", a justifié M. Le Pen.

Les slogans du défilé "Sarko Ségo que du pipeau", "On veut Le Pen pas Ségolène, Jean-Marie pas Sarkozy" disaient assez bien l'humeur du défilé, où les militants, avant même la consigne du chef, étaient nombreux à afficher leur intention de voter blanc ou s'abstenir.

De son côté, Nicolas Sarkozy avait assuré le matin même qu'il n'attendait "rien" de M. Le Pen, soulignant qu'il s'adressait directement aux électeurs, "pas à ceux qui veulent parler en leur nom".

M. Le Pen, qui s'exprimait devant plus de 4.000 personnes selon des journalistes sur place (2.400 selon la police, 15.000 personnes selon le FN), s'est avoué "peiné" et "déçu" par les 10,44% qu'il a obtenu dimanche.

Mais cet "insuccès arithmétique masque une victoire idéologique" puisque "tous les candidats ont peu ou prou basé leur campagne sur les valeurs qu'à contre-courant nous défendons depuis des décennies", a-t-il maintenu.

"D'ailleurs nombreux sont nos électeurs qui ont voté Sarkozy, et qui, constatant déjà la duplicité de son propos, vont rentrer au bercail" a assuré M. Le Pen.

"C'est nous qui avons raison et tôt ou tard le pays le reconnaîtra", a-t-il martelé, en appelant à la mobilisation pour les législatives, dont il "animera personnellement" la campagne.

M. Le Pen a souligné que ces élections seraient "fondamentales", parce qu'elles seront un nouveau "test de l'influence politique dans le pays" du FN, mais aussi parce qu'elles conditionnent le financement public du parti pour les années à venir.

Le dirigeant frontiste a noté que "comme toujours ce sont les plus démunis, les plus modestes qui ont été les plus fidèles" au vote FN.

"Je suis le premier dans les votes ouvriers, et j'en suis fier", a-t-il dit, alors qu'a contrario "c'est dans les villes grandes et moyennes et dans les départements bourgeois et cosmopolites comme Paris et les Hauts-de-Seine que nos scores ont été les plus faibles".

Jusqu'à maintenant, les sondages laissent prévoir qu'entre 60 et 70% des suffrages lepénistes du premier tour se reporteraient sur Nicolas Sarkozy au second tour, le reste se répartissant à peu près également entre l'abstention et le vote Royal.

Et pour les sondeurs, ce sont plutôt les électeurs de M. Bayrou, que ceux de M. Le Pen, qui se retrouvent en position d'arbitre du second tour.

L'appel à l'abstention lancé par M. Le Pen rappelle la position qu'il avait prise à la présidentielle de 1995, lorsqu'il avait annoncé qu'il voterait blanc et affirmé que "Chirac c'est Jospin en pire".

En 1988 en revanche, M. Le Pen s'était plus positionné au côté de la droite, appelant ses électeurs à ne pas donner "une voix" à François Mitterrand, tout en s'abstenant de donner un soutien explicite à Jacques Chirac.

Un Jacques Chirac conspué mardi dans le défilé, aux cris de "Chirac en prison".


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