Meeting "unitaire" d'une gauche qui voudrait faire bloc sur la défense des retraites
La gauche devait faire bloc jeudi soir, le temps d'un meeting pour défendre les retraites, avec ses leaders, Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche), Marie-George Buffet (PCF), Cécile Duflot (Verts), Olivier Besancenot (NPA), au côté d'un PS représenté par Razzy Hammadi, de son aile gauche.
Après un 1er mai syndical peu mobilisateur, ce premier meeting unitaire depuis celui de décembre sur le service public, a lieu à La Bellevilloise, haut lieu branché de la gauche à Paris.
L'association Attac et de la Fondation Copernic qui en sont à l'origine, avaient lancé en avril un appel "pour faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites".
"Après le 1er mai, on voit qu'on a une difficulté de mobilisation sur le thème des retraites", relève l'eurodéputé Jean-Luc Mélenchon. "Une énorme machine s'est mise en route pour expliquer qu'il n'y pas d'autres solutions que de revenir sur cette conquête sociale". "S'y est rajoutée l'affaire grecque qui est utilisée pour faire peur".
Mais "nous relevons le défi", assure-t-il. "C'est le démarrage d'une campagne politique. Tout le monde est là, mais évidemment, nous sommes affaiblis par le fait que les socialistes ne sont pas tous sur la même position. Ce n'est pas le PS qui est avec nous, mais une partie du PS".
Le Parti socialiste qui n'a pas encore présenté son contre-projet sur la réforme des retraites, est représenté par Razzy Hammadi, un secrétaire national proche du porte-parole Benoît Hamon. Invitée expressément par Olivier Besancenot, Martine Aubry, actuellement en Chine, ne sera pas être présente. L'ex-numéro un François Hollande lui avait déconseillé: "On ne peut participer à des réunions que si on est d'accord à la fois sur un constat mais aussi sur des solutions".
Pour Razzy Hammadi, le PS partage avec le reste de la gauche "un constat commun" sur les "ressources" de financement des retraites et "les inégalités du système". Ce système "ne peut pas rester tel quel" et il faut inventer un nouveau qui "nécessite de l'imagination, de la justice sociale mais en aucun cas le statu quo".
Or, poursuit-il, "il peut exister chez certaines organisations présentes (jeudi) soir la volonté de dire +on ne touche à rien, on ne fait qu'augmenter les ressources+" de financement.
"Cette réunion peut résonner comme un point de départ pour une gauche rassemblée, dynamique et mobilisée", estime celui qui ne croit "pas à l'unité de la gauche par décret ou par accord électoral".
La députée Marisol Touraine, chargée des retraites au PS, émet un bémol: "Je ne comprends pas comment nous serions d'accord sur le fond alors que depuis des mois, Besancenot explique qu'on ne peut pas conclure d'accord avec nous". "Il ne suffit pas de s'opposer au gouvernement, mais il s'agit de proposer".
Cécile Duflot, elle, s'attend à des "visions concordantes" notamment sur "le refus du calendrier du gouvernement et sa volonté de passage en force". La position des Verts est "encore en discussion". Sur le NPA, "on a le droit d'avoir des accords sur des points et des désaccords sur d'autres", juge-t-elle.
Pierre Laurent, numéro deux du PCF, plaide pour "une riposte beaucoup plus ample" et "l'unité politique de la gauche". Ce meeting est "un pas de plus" vers cette unité, "on progresse, mais on n'y est pas encore".
Pour Pierre Khalfa, membre d'Attac et porte-parole de Solidaires, "cette première initiative" sur "une base solide", sera poursuivie en province, "pour montrer qu'un courant d'opinion dans ce pays refuse la propagande du gouvernement". Prochaine rencontre: Marseille le 7 juin.
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