Retraites : la grève FO provoque des perturbations limitées, sauf à Marseille
La journée de grève interprofessionnelle organisée par FO, avec manifestation nationale à Paris, ne provoquait mardi que des perturbations très limitées dans le pays, à l'exception de Marseille, selon les informations réunies par les bureaux régionaux de l'AFP.
Par cette initiative solitaire, Force ouvrière (FO) entend signifier qu'elle n'est "pas d'accord avec ceux qui disent qu'il faudra travailler plus longtemps", selon le secrétaire général du syndicat, Jean-Claude Mailly, tandis que les autres syndicats n'ont pas exclu explicitement cette perspective dans leurs expressions communes.
Cette mobilisation survient à quelques heures de l'annonce détaillée de l'avant-projet de réforme des retraites, mercredi matin par le ministre du Travail Eric Woerth.
Syndicats et patronat auront trois jours pour formuler leurs observations avant que le projet de loi, bâti autour d'un recul au-delà de 60 ans de l'âge légal de départ, soit bouclé et adressé au Conseil d'Etat avant son passage en Conseil des ministres le 13 juillet.
A Paris, plusieurs milliers de militants FO, venus de toute la France, ont commencé à défiler en milieu de journée entre la place de la République et la place de la Nation. M. Mailly espère réunir "plusieurs dizaines de milliers" de personnes. "Ce sera un succès", a-t-il déclaré en tête du cortège, où nombreuses banderoles annonçaient clairement la couleur: "40 ans, c'est déjà trop !".
Cars et trains spéciaux ont été affrétés depuis la province. Parmi eux, 350 employés d'Airbus, où FO, syndicat majoritaire, a appelé à la grève.
Depuis le début du débat sur les retraites, M. Mailly clame son refus de "l'austérité pour réduire les déficits". "C'est les retraites aujourd'hui, ce sera l'assurance maladie demain", a-t-il prédit.
FO, comme les autres syndicats, refuse toutefois d'engager une polémique.
M. Mailly estime "possible" un scénario qui verrait tous les syndicats se retrouver côte à côte en septembre autour d'un seul mot d'ordre, "le retrait du plan gouvernemental".
Le leader de la CGT, Bernard Thibault, a suggéré que le "million de manifestants" réuni le 27 mai par la plupart des autres syndicats, selon la CGT, soit ajouté à celui de FO. L'intersyndicale (CGT, CFDT, CFTC, FSU, Solidaires et Unsa) organise le 24 juin une dernière journée d'action avant les vacances.
FO exhortant depuis des mois à "une grève franche", la réussite ou l'échec de cette mobilisation sera d'abord jugée sur le suivi de la grève.
Selon M. Mailly, il y a "ici ou là, des arrêts de travail, des perturbations dans le trafic aérien, des grèves dans les entreprises, parfois avec la CGT ou la CFTC".
Marseille, surtout, a été affectée. Les tunnels du Vieux-Port, de la Major et Saint-Charles, empruntés chaque jour par 150.000 automobilistes, devaient rester fermés jusqu'à 22H00 pour raisons de sécurité, ce qui, ajouté à de violentes pluies, a provoqué d'énormes embouteillages en ville.
Mais dans l'ensemble, le secteur le plus visible des transports n'a pas senti les effets du mouvement. A la SNCF, FO n'a pu déposer des préavis que dans moins de la moitié des établissements, n'étant plus représentative au niveau national. "Le but est plutôt de réussir la manifestation à Paris", a déclaré Gilles Desfrançois, délégué FO.
A la RATP, "le suivi est proche de zéro", selon Didier Larrigaldie, secrétaire général FO SNCF. Explication : "Le gouvernement dit que les régimes spéciaux ne sont pas touchés par cette réforme".
A La Poste, la direction a recensé 1,55% de grévistes en milieu de matinée. Ils étaient 1,39% à Pôle Emploi, selon la direction.
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