Chirac à 15 jours du départ: affaires courantes et projet de fondation (DOSSIER, PAPIER D'ANGLE) Par Emmanuel SEROT =(INFOGRAPHIE+PHOTO)=
PARIS, 1 mai 2007 (AFP) - A environ deux semaines de son départ de l'Elysée, Jacques Chirac gère les affaires courantes sans intervenir dans la campagne électorale, et prépare la fondation qui lui permettra de poursuivre son engagement pour l'écologie et le développement.Le chef de l'Etat, qui avait fait part de son intention de "servir autrement" après le 6 mai, a chargé l'ancien secrétaire général du Quai d'Orsay et ancien ambassadeur de France en Chine Jean-Pierre Lafon de réfléchir à la formation d'une fondation.
Celle-ci, dont le budget et le nombre de collaborateurs n'ont pas encore été fixés, travaillera sur ce que l'entourage de Jacques Chirac qualifie de "sujets d'avenir" dans lesquels il s'est investi durant ses douze ans à l'Elysée: "l'environnement, le dialogue des cultures et le développement durable".
"Notre maison brûle et nous regardons ailleurs", avait-il clamé, en septembre 2002 en Afrique du Sud, face à la menace d'une destruction de l'environnement.
Jacques Chirac a inauguré en juin 2006 le musée des Arts premiers au Quai Branly, présenté comme une vitrine en Occident des cultures anciennes, et il a proposé l'instauration d'une taxe sur les billets d'avion pour lutter contre les pandémies dans le Sud.
Comme tout ancien président, il aura droit à sa sortie de l'Elysée à un bureau et à conserver un petit nombre de collaborateurs. Son entourage assure qu'il s'agira d'une "structure légère avec quelques collaborateurs".
En attendant, il s'est trouvé un point de chute, "à titre provisoire", selon l'Elysée, quai Voltaire (VIIe) dans un appartement prêté par un membre de la famille d'un de ses amis, l'ancien Premier ministre libanais assassiné, Rafic Hariri.
Au quotidien, l'activité à l'Elysée est cependant réduite à sa plus simple expression: outre la traditionnelle cérémonie de remise du muguet mardi et le Conseil des ministres mercredi --dont l'ordre du jour s'allège d'ailleurs chaque semaine-- , l'agenda du chef de l'Etat prévoit juste cette semaine un déplacement jeudi en Allemagne pour un adieu à la chancelière Angela Merkel.
Discrètement, le président fait ses adieux. Chef des armées, il a reçu à déjeuner à huis clos mardi dernier les principaux chefs militaires pour leur rappeler les grandes lignes de sa politique de défense.
Et vendredi, il a remis la Légion d'honneur à des responsables et élus corréziens, lors d'une cérémonie exceptionnellement fermée à la presse.
La quasi-totalité de ses collaborateurs les plus proches ont été nommés, essentiellement au Conseil d'Etat, en ambassade et dans des institutions culturelles. Toutefois, l'avenir de quelques-uns, comme celui de son conseiller diplomatique Maurice Gourdault-Montagne, n'est pas encore connu.
Discret à l'Elysée, Jacques Chirac l'est encore plus dans la campagne électorale. Il applique, selon son entourage, "un principe qu'il s'est lui-même fixé: la fonction de président de la République l'emporte sur toute autre considération".
Il s'est donc contenté d'apporter "tout naturellement" le 21 mars son soutien à Nicolas Sarkozy. Il l'a renouvelé, le lendemain du premier tour, en recevant discrètement le candidat UMP à l'Elysée.
Il l'a encore rencontré dimanche en fin de matinée, mais il a fallu que Nicolas Sarkozy révèle cet entretien lors d'une émission sur Canal + dimanche, avant son meeting de Bercy, pour que l'Elysée confirme.
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