A J-4, Royal et Sarkozy devant les caméras pour un débat très attendu (AVANT-PAPIER) Par Stéphane ORJOLLET =(INFOGRAPHIE+VIDEO)=
PARIS, 1 mai 2007 (AFP) - Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy seront face à face mercredi soir, à quatre jours du second tour, pour le traditionnel débat entre finalistes de la présidentielle, un exercice méticuleusement préparé, important mais pas forcément décisif.Le candidat UMP aborde l'émission, qui pourrait attirer jusqu'à 20 millions de téléspectateurs, en position de favori des sondages, donné gagnant dans toutes les enquêtes menées depuis le premier tour.
Pour autant, il se garde de tout triomphalisme, et sa rivale socialiste s'affiche confiante. Tous deux ont assuré n'avoir mené aucune préparation particulière, "sparring partner" ou autre, mais ce genre de débat est toujours soigneusement préparé par les équipes de campagne.
"Pourquoi voulez-vous que je redoute quelque chose ? Toute ma vie politique a été faite de dialogues et de débats, je n'en ai fui aucun", expliquait Mme Royal à l'avant-veille du rendez-vous.
Et dans une pique sortie d'un précédent duel télévisé, elle qualifie son adversaire "d'homme du passé et du passif", allusion à un célèbre échange Giscard-Mitterrand.
M. Sarkozy, pour sa part, entend dialoguer "avec respect, et également fermement", qualifiant "d'assez machiste" l'idée qu'on "ne débat pas avec une femme comme avec un homme".
Et d'y aller lui aussi de son coup de griffe: "La question des Français n'est pas d'avoir un homme ou une femme, mais d'avoir quelqu'un qui fasse le poids, qui ait l'expérience pour assumer ses responsabilités, qui ait un projet clair pour résoudre les problèmes des Français".
Un des enjeux sera de convaincre les indécis, notamment parmi les 6,8 millions d'électeurs ayant choisi François Bayrou au premier tour. Selon les sondages, un bon tiers hésiteraient encore, les autres choisissant à une courte majorité Mme Royal.
Soulignant cet aspect, le numéro 1 du PS, François Hollande, a estimé que ce débat serait le plus important "depuis 1981, car nous savons que l'élection est ouverte".
M. Bayrou - qui a lui-même participé à un débat totalement inédit avec Mme Royal entre les deux tours - a laissé entendre qu'il ferait "peut-être" connaître son choix personnel après avoir regardé l'émission.
Les deux finalistes ont en tout cas multiplié les signaux en direction des centristes depuis le 22 avril. La majorité des députés UDF, dont la réélection dépend souvent d'accords avec l'UMP, a annoncé soutenir M. Sarkozy.
Sauf énorme surprise, les analystes estiment que ce genre de joute télévisée ne modifie pas fondamentalement les choses. "Si vous faites bouger un point d'électorat c'est déjà pas mal", explique Jean Daniel Lévy, de l'institut CSA.
Il met en avant deux attentes principales. "On va pouvoir voir vraiment ce qui fait la cohérence de chacun des candidats. La campagne de 2007 est jugée comme excessivement marketée et axée autour de la communication, donc ce qu'attend une partie de l'électorat c'est: on va enfin voir en vrai les deux candidats".
Les spectateurs auront deux heures pour se faire leur idée en suivant les échanges, présentés à partir de 21H00 par Arlette Chabot et Patrick Poivre d'Arvor sur TF1 et France 2. Le débat sera également retransmis par de nombreuses autres radios ou télés et visible en direct sur internet.
En l'absence de tout public, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy seront assis face à face à une table carrée, à deux mètres l'un de l'autre, dans un décor de 200 m2 que le réalisateur de l'émission, Jérôme Revon, compare à un "ring de boxe".
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