Une manif anti-Le Pen perturbe la journée-débat de Elle avec les candidats (ACTUALISATION, PAPIER GENERAL) Par Frédéric DUMOULIN =(PHOTO+VIDEO)=
PARIS, 5 avr 2007 (AFP) - La plupart des candidats à la présidentielle ont planché tour à tour jeudi à Sciences-Po Paris sur la condition des femmes lors d'un débat organisé par l'hebdomadaire Elle, qui a été perturbé par une manifestation d'étudiants lors du passage de Jean-Marie Le Pen.L'essentiel des débats s'était déroulé dans le calme tout au long de la journée, les trois "principaux" postulants à l'Elysée - Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou - s'étant succédé dans la matinée, sans se croiser, pour participer à ce forum sur le thème "Ce que veulent les femmes".
En fin d'après-midi, le candidat du FN, qui fermait le ban, a eu droit à un accueil hostile d'élèves de Sciences-Po, qui l'ont copieusement sifflé et parfois traité de "raciste".
"C'est plus difficile de venir à Sciences-Po que dans les cités. Il faut dire que dans les cités, ils sont mieux élevés", a ironisé M. Le Pen, qui a traité les manifestants "d'imbéciles" et a affirmé qu'il n'avait "pas de leçons à recevoir de Sciences-politicards".
Dans l'amphithéâtre, des élèves ont brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "F comme fascisme , N comme nazi, non au Front national" ou encore "La France métissée, tu l'aimes ou tu la quittes".
Dans la matinée, premier invité, le candidat de l'UMP a lui réaffirmé qu'il fallait que les femmes puissent librement choisir entre travailler ou pas, en s'engageant, s'il était élu à l'Elysée, à mettre en place un droit opposable à la garde d'enfant "en cinq ans".
Il a aussi rappelé son objectif de réunir une "conférence sociale" patronat-syndicats chargée de rétablir l'égalité hommes-femmes au travail, faute de quoi, à compter de 2009, les discriminations seraient passibles du pénal.
La candidate PS a appelé les Français à faire preuve "d'audace" à la présidentielle en estimant que "le temps des femmes est venu", s'attirant à la fois des applaudissements nourris et des sifflets.
Mme Royal a rappelé qu'elle ferait aussitôt adopter, si elle était élue, une loi-cadre contre les violences faites aux femmes, notamment conjugales. Elle entend aussi mettre en place "un service public de la petite enfance" pour les moins de trois ans et rendre la scolarité obligatoire dès trois ans.
Une mesure qualifiée d'"irréaliste et fallacieuse" par le candidat UDF, M. Bayrou estimant que "faire un service public de plus, avec la crise de l'Etat, ne (lui) paraît pas la solution idéale".
En revanche, il a rejoint Mme Royal sur sa proposition-phare d'une loi sur les violences contre les femmes, tout comme Olivier Besancenot (LCR), l'altermondialiste José Bové, Marie-George Buffet (PCF) et Dominique Voynet (Verts).
M. Besancenot a en outre plaidé pour la "gratuité" des préservatifs, M. Bové pour "un allongement" du délai légal de l'IVG, actuellement de 12 semaines de grossesse, sans en préciser toutefois l'extension.
Mme Buffet s'est prononcée pour "la création d'un ministère des droits de la femme", de "plein droit", avec "un budget". Mme Voynet a, elle aussi, jugé "indispensable" la mise en place d'un "service public de la petite enfance", pris en charge par "les conseils généraux".
Cette année, un tiers des 12 postulants à l'Elysée sont des candidates, ce qui constitue un record. Surtout, c'est la première fois qu'une femme, Mme Royal, est en situation de pouvoir l'emporter.
Les femmes représentent 53% de l'électorat.
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