Scolarisation des handicapés: Ségolène Royal pionnière avec Handiscol (ENCADRE)
PARIS, 3 mai 2007 (AFP) - En lançant le plan Handiscol en 1999 pour développer l'intégration des enfants handicapés en milieu scolaire ordinaire, Ségolène Royal, alors ministre déléguée à l'Enseignement scolaire, a dû vaincre beaucoup de corporatismes et de blocages pour l'imposer.Mercredi, elle a vivement reproché à Nicolas Sarkozy la suppression de ce plan, assurant que "moins d'un enfant sur deux qui était accueilli il y a cinq ans dans l'Ecole de la République l'est encore aujourd'hui".
Handiscol, présenté le 3 février 1999, s'appuyait sur le recrutement de milliers d'"auxiliaires d'intégration" (7.000 selon la candidate mercredi), des emplois-jeunes chargés d'assister les enfants à l'intérieur même des classes. Mais il s'est heurté à un manque de moyens, puis à l'arrêt des recrutements d'emplois jeunes à partir de 2002.
Ce plan devait permettre de doubler le nombre de handicapés accueillis dans le système scolaire, tous handicaps confondus.
A l'époque, seulement un enfant sur trois était scolarisé, la plupart du temps dans des structures spécialisées hospitalières, médico-éducatives ou socio-éducatives.
La situation était perçue par les familles comme une "ségrégation" et un "déni de droit des personnes handicapées", selon le guide Handiscol distribué à l'époque.
En 2001, le rapport annuel du médiateur de l'Education nationale a mis en valeur l'ampleur des défis et des blocages qu'Handiscol devait affronter, en soulignant "la multiplication des cas de conflits entre les parents et l'institution scolaire", notamment pour les parents d'enfants qui ont des "troubles psychologiques aux frontières du handicap".
Devenue ministre de la Famille, Ségolène Royal, avec Jack Lang à l'Education, a poursuivi son action pour l'intégration des handicapés à l'Ecole. "Lorsque les autres enfants sont témoins du courage et de la détermination" des enfants plus fragiles, il font eux aussi "des efforts" pour travailler, répétait-elle alors pour convaincre enseignants et familles d'enfants "normaux", parfois réticentes à l'arrivée d'enfants jugés perturbateurs dans les classes.
Le même rapport du médiateur rappelait d'ailleurs que l'action vigoureuse de Ségolène Royal en faveur de l'intégration des handicapés à l'Ecole avait "fait naître chez certains parents l'idée que les enfants handicapés se voyaient reconnaître des droits nouveaux".
Depuis, la loi du 11 février 2005 a donné obligation à la totalité des établissements scolaires d'accueillir les enfants handicapés qui le souhaitent mais cet accueil est dans les faits souvent limité par le manque de postes d'auxilliaire de vie scolaire (AVS).
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