En Bretagne, Ségolène Royal se bat jusqu'au bout et accable Nicolas Sarkozy (PAPIER GENERAL) Par Thierry MASURE =(PHOTO+VIDEO)=
BREST, 4 mai 2007 (AFP) - Ségolène Royal a clos vendredi sa campagne présidentielle en Bretagne en attaquant avec véhémence son adversaire Nicolas Sarkozy, "un danger pour l'unité de la République", et en appelant "le peuple" à démentir les sondages qui la donnent battue dimanche.Mme Royal, que l'on avait rarement vu aussi vindicative contre le favori du scrutin du 6 mai, s'est présentée en candidate anti-système, exhortant les électeurs à briser "cette chape de plomb du pouvoir, des médias, des puissances financières".
Très en verve pour ce dernier sprint, la candidate n'en a pas perdu son sourire pour autant, se disant "heureuse" de ces rassemblements auxquels elle prenait un plaisir évident. "Mon combat est au corps à corps avec vous, à votre contact", a-t-elle dit.
Sa combativité est venue soutenir le moral de ses proches, à la mine plus sombre au vu des derniers sondages. "Cela va être très difficile", a estimé son directeur de campagne, Jean-Louis Bianco.
L'écart entre elle et son rival UMP se creuse dans trois des quatre enquêtes réalisées après leur débat télévisé de mercredi: selon les instituts, 53-47, 54-46, 54,5-45,5. Mais "les sondages ne font pas l'élection", a-t-elle répété.
Pour Mme Royal, la droite est trop sûre de sa victoire. "J'entends Michèle Alliot-Marie, Jean-Louis Borloo et François Fillon qui se disputent pour aller à Matignon. Eh bien on va les mettre d'accord: dimanche c'est à nous de gagner", a-t-elle lancé, stigmatisant "l'arrogance" de Nicolas Sarkozy.
La tonalité de cette ultime journée de campagne a été donnée tôt le matin lorsqu'elle a estimé sur RTL que la victoire du candidat UMP représentait "un risque" pour la France, pronostiquant "des tensions très fortes dans le pays" en cas de succès du "candidat de la droite dure".
Devant la mairie de Rosporden (Finistère), la candidate du PS, très applaudie par quelque 800 personnes, est allée encore plus loin, identifiant M. Sarkozy à "un danger pour l'unité de la République, un danger pour la paix sociale, un danger pour les services publics". "La démocratie est menacée", a-t-elle ajouté.
Le vote des Français dimanche, a insisté la candidate PS, sera "le choix entre une France solidaire et une France du chacun pour soi".
A Lorient, Mme Royal a fait un tabac, devant plus de 2.500 partisans. M. Sarkozy, a-t-elle accusé, est "le candidat des puissances d'argent, des fonds de pension et du Medef" ("du CAC 40", a-t-elle dit plus tard) et aussi celui de "Bush, Aznar et Berlusconi", le candidat de "l'arrogance" qui croit déjà qu'il a gagné.
Si Nicolas Sarkozy est élu dimanche, "ce sera, en pire, ce qu'il a fait pendant cinq ans", a-t-elle affirmé, ajoutant: "ils ont échoué sur tout et prétendent avoir des solutions neuves".
Elle a appelé à un "sursaut républicain" par le vote dimanche. "Restez debout, vous le peuple français. Ne vous laissez pas faire, dressez-vous contre toutes les concentrations des pouvoirs, pour la morale publique, pour un Etat impartial", a-t-elle lancé.
Elle a exhorté les électeurs à "se dresser pour la lumière", alors que M. Sarkozy "n'a cessé de flatter ce qu'il y a de plus sombre dans la nature humaine, d'attiser toutes les formes de peurs et de revanches".
Mme Royal a cherché une nouvelle fois à mettre les électeurs centristes de son côté, mentionnant plusieurs fois le nom de François Bayrou et s'engageant à gouverner "en élargissant (sa) majorité" si elle est élue.
Elle devait tenir à Brest une réunion publique dans la soirée, précédée d'un concert de musique.
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