Après la défaite de Royal, législatives difficiles pour la gauche radicale (PAPIER D'ANGLE) Par Elahe MEREL
PARIS, 7 mai 2007 (AFP) - Toujours aussi divisés, l'extrême gauche et le PCF, déjà laminés au premier tour de la présidentielle, abordent les législatives en ordre dispersé et dans un contexte particulièrement défavorable après la défaite de Ségolène Royal.Réagissant à la victoire de Nicolas Sarkozy, les deux candidats trotskistes, Olivier Besancenot et Arlette Laguiller, ont lancé des appels à la "résistance sociale" et aux "luttes" face au "programme ultra-libéral et ultra-sécuritaire" du président élu.
"Le bulletin de vote n'est qu'un chiffon de papier et seules les luttes peuvent payer", a assuré la figure de proue de LO.
Pour autant, les deux partis ne vont pas bouder les urnes les 10 et 17 juin, malgré leurs maigres chances de gagner des sièges - en raison à la fois du scrutin majoritaire et des faibles intentions de vote en leur faveur. Les derniers sondages donnent entre 3% et 4% aux candidats de l'extrême gauche.
Le participation au scrutin permet à ces partis de "structurer leur électorat", sans oublier l'intérêt pécuniaire, puisqu'une voix rapporte 1,6 euro, souligne Vincent Tiberj, analyste à Cevipof.
LO va présenter des candidats dans "la quasi-totalité des circonscriptions", a-t-elle annoncé. Quant à la LCR, elle veut être présente "dans un maximum de circonscriptions", a affirmé Olivier Besancenot.
Le jeune postier, qui a eu le meilleur score de la gauche radicale au premier tour (4,08%), a rejeté, par avance, tout éventuel appel du pied du PS qui, après sa défaite veut "rénover et élargir la gauche", selon les termes de son patron François Hollande. Il n'y aura pas d'accord de désistement avec le PS, a affirmé Olivier Besancenot.
Dans le contexte actuel, une recomposition de la gauche avec un rapprochement entre le PS et l'extrême gauche "est exclu", souligne Vincent Tiberj.
Quant à l'unité de la gauche radicale à l'occasion des législatives, elle semble compromise, malgré un nouvel appel des partisans de l'ex candidat José Bové à la constitution d'un "front commun". Les proches du leader altermondialiste sont eux-mêmes divisés: certains comme Christophe Aguitton ont critiqué le rapprochement de leur champion avec Ségolène Royal dans l'entre-deux tours.
Le PCF, lui, aborde les législatives en position particulièrement difficile, après sa débâcle à la présidentielle (1,93% pour Marie-George Buffet). Les intentions de vote en faveur des communistes aux législatives oscillent entre 2% et 4%, selon des derniers sondages.
Le PCF va présenter des candidats dans plus de 500 circonscriptions, "sans aucun accord électoral avec le PS", a souligné son porte-parole Olivier Dartigolles.
En l'absence de sièges réservés par le PS, et alors que la dynamique en faveur de la gauche risque de pâtir de la défaite de Ségolène Royal, le PCF se trouve devant le danger de perdre son groupe à l'Assemblée nationale et voir le nombre de ses députés (20 actuellement) réduits au mieux de moitié, craignent certains cadres.
Le Conseil national (parlement) du PCF se réunira mercredi avec les législatives à l'ordre du jour. Quant aux règlements de compte sur les raisons de la débâcle à la présidentielle, ils sont reportés à un Congrès extraordinaire en fin d'année.
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