Révisions

Résoudre le problème de la déforestation et de la dégradation est devenu l’une des conditions préalables à toute réponse efficace au changement climatique, au même titre que les actions menées dans d’autres secteurs tels que l’énergie ou les transports. Cependant, les approches traditionnelles visant à stopper la perte des forêts ont souvent échoué, on le voit dans le fait que la déforestation et la dégradation des forêts tropicales se poursuivent sans relâche et encore responsable de plus de 15% des émissions de GES totales (IPCC, 2007). Lors de la 3ème édition de la COP qui s’est tenue à Kyoto en décembre 1997, la réunion des états signataires de la CCNUCC s’est terminée par l’adoption du Protocole de Kyoto[1] (Nations Unies, 1998). Cet accord a mis en place un système de finance carbone (crédits carbones), dans ce système les pays fortement industrialisés signataires sont contrainte à payer des taxes sur leurs émissions de GES que leurs activités de développement économique génèrent. C’est dans ce contexte que le mécanisme de Réduction des Émissions de gaz à effet de serre à l'issue à la Dégradation et à la Déforestation et « + » l’augmentation des stocks (REDD+) des forêts a été introduite. En effet, lors de la 13ème session de la COP à Bali en 2007, le mécanisme REDD+ a été introduit dans les programmes des Nations Unies afin d’apporter des solutions concrètes pour l’atténuation des changements climatiques et aux sauvegardes des forêts (UNFCCC, 2012). Ce processus a pour vocation de réduire, voire de stopper, la déforestation et la dégradation des forêts, en faisant en sorte qu’un arbre ait plus de valeur sur pied qu’abattu. Ce genre de mécanisme entre dans le cadre du système de paiements pour les services écosystémiques (PSE).Il se traduisent entre autres par le paiement des services que les forêts fournissent pour les absorptions d’émissions de GES d’origine anthropique. Son principe est d’octroyer un dédommagement financier aux pays en voie de développement qui aient réussi à réduire leurs émissions relatives à la déforestation/dégradation forestière et/ou qui aient pu augmenter leurs stocks de carbone à travers des initiatives pour la bonne gestion des ressources forestières (UNFCCC, 2010). Le système de payement réside donc sur l’impact du programme REDD+ dans le pays adoptant, ainsi que ses capacités à atténuer les émissions de CO2 causé par la déforestation et la dégradation des forêts. Ainsi, dans ses attributions, REDD+ a le potentiel de contribuer simultanément à atténuer les changements climatiques et de lutter contre la pauvreté, tout en conservant également la biodiversité et le en maintenant les services écosystémiques vitaux[2]. Les promoteurs de ce programme ont mis en place une approche progressive en 3 phases : dans un premier temps, une phase de préparation consistant à élaborer des stratégies et des plans d’action nationaux, ensuite, une phase de réalisation et de mise en œuvre de la REDD+ et enfin une phase de payement sur les résultats (Figure I. 5).


[1] Le Protocole de Kyoto vise à lutter contre le changement climatique en réduisant les émissions de gaz carbonique. CCNUCC, 2007, https://unfccc.int/
[2] Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, 2012. Contexte : https://unfccc.int/